Durant ces années de thèse il m'en fallait beaucoup pour me détendre, un éloignement de mes obligations, de ma ville, de mon quotidien. Cette année là on avait décidé d'aller en vacances dans un lieu spécial à ses yeux. La ville de son Demi-Père comme elle dit.

Cette année fut difficile pour nous deux, nos vacances nous ne les avions pas volées, nous nous décidâmes vite. Prendre le train fut salutaire, je me sens loin de mon quotidien en prenant le train, une invitation au voyage en laissant derrière soi tout ce qui ne s'y rapporte pas. Je me souviens de son regard aimant tout le long de ce voyage, je me souviens de sa joie qui semblait émerger d'elle, ce regard brillant qui suintait le bonheur.

Une fois la porte de l'hôtel dépassée, nous nous sentimes enfin ensemble, par terre sur cette moquette à fumer comme des pompiers. Nous riâmes toute la nuit du choix de cet hôtel qui ne coïncidait pas du tout avec ce que l'on avait imaginé. Et plus elle riait, plus je me sentais enfin détendu. Nous passâmes toute la nuit à rire aux éclats et cela n'était toujours pas fini.

Le lendemain, elle me fit découvrir la plage de son enfance. Elle commença par m'apprendre à nager. L'esprit était à la détente, je retrouvais enfin mon vrai moi-même : gouailleur, charmeur et drôle. Je me souviens de toute cette après-midi qu'on avait passé à rire. Plus je voyais son magnifique rire surgir d'une manière innatendue, sa main couvrant sa bouche par pudeur, et plus je me déchaînais pour la faire rire encore plus. Le soleil était en train de se coucher et nous êtions encore à nous esclaffer. Je vois encore les rayons de soleil rougeoyant colorant magnifiquement sa peau et se réflétant merveilleusement dans le bleu de ses yeux.
Douce réminiscence.