Il m'a fait le plus beau des compliments hier soir. Encore un… à un moment où je m’y attendais le moins et surtout pas de sa part. Encore un compliment dans une période particulière de mon existence où je me suis vu en recevoir de partout autour de moi... si j'étais Gaulois je craindrais que le Ciel ne me tombe sur la tête tant c'est soudain.... 

J'ai l'impression que les gens viennent vers moi comme si j'étais un aimant. Cela a d’abord débuté par mes parents... Ils m'ont fait un cadeau vraiment inattendu qui m'a donné la larme à l'oeil, ce cadeau ne pouvait mieux tomber, il fut le signal de toute une suite d'événements merveilleux ayant jallonné mon été... c'était une photo dédicacée de leur mariage, ils étaient tellement beaux sur cette photo : "Souvenir à K.... le cajoleur, toujours plein de tendresse et de sagesse, notre fils chéri." C'était l'écriture de ma Mère... tout un symbole...

Puis ce fut mon frère qui me répondait par un "Je t'aime petit frère.." comme toute réponse à la question s'il regrettait quelque chose dans ce parcours que nous influencâmes moi et mon Père et qu'il a bâti de ses mains comme un preux...

Cela a continué tout cet été par mes collègues de mon énième aventure professionnelle, mes amis et enfin lui, le descendant de Phénicien…. lui qui est rentré chez lui et qui est bien loin maintenant.... nous avons pourtant tous les deux tourné la page....

Il fut mon ami de galère durant cette dépression contrôlée qu’est une thèse. Parfois nous échangions à n'en plus finir sur des questions brûlantes, qui nous faisaient parfois élever le ton l’un envers l’autre sans jamais cesser de nous respecter. Nous avions parfois en nous cette souffrance des esclaves révoltés de la recherche aussi... Nous avons passé ensemble des moments terribles où rien ne pouvait éclairer notre horizon lointain sauf notre foi en notre lendemain. Je ne souhaite pas cette page de mon existence à mon pire ennemi...

Nous avons passé des années noires où il a veillé sur moi tout comme j'ai veillé sur lui. Il fut ce regard extérieur salvateur qui me disait de faire attention quand le trop-plein de toute cette souffrance accumulée je la déversais inconsciemment sur autrui. Je fus aussi cette main tendu pour le secourir quand la tentation de se fermer irrémédiablement sur soi-même était trop tentante.

Il m’a dit hier à quel point je lui avais ouvert l’esprit sur toutes les composantes de la vie et combien il porterait sa foi différemment depuis que nos chemins se sont croisés. Que s’il devait se souvenir d’une seule chose merveilleuse de cette page noire de sa vie, ça serait cette amitié là.... et que des amitiés comme la notre étaient dures à trouver dans son pays... je lui ai dis de "garder son coeur blanc et de marcher avec foi... l'Humain est ce qu'il est, où qu'il soit sur la face de la Terre... susciter le meilleur est toujours une tâche ardue mais oh combien nécessaire"

Je ne suis pas prosélyte, je n’essaye de convaincre personne, je suis même toujours mauvais à ce jeu là... J’ai néanmoins l’impression de susciter chez l'Autre et ceci sans même m'en rendre compte, le beau, le réfléchi et le construit. Ma Mère me disait à quel point mes amis que j’avais laissé derrière moi là-bas s’empressaient toujours de prendre de mes nouvelles dès qu’ils apercevaient mon Père. Elle me disait combien mon Père ressentait à quel point je leur manquais.

Nul n’est irremplaçable... même si réveiller le beau chez autrui n’est souvent pas chose aisée.. ma relation défunte me l’aura bien appris. Comme le soulignait un ami cher "tu auras gagné ton pari malgré toi, elle n'aura pas mis une semaine pour t'appeler après tout ce qui s'est passé et toute la victimisation dont elle aura usé à tour de bras....".

J'ai tourné définitivement la page, par ses actes elle aura réveillé chez moi la jalousie, la souffrance, la destruction; le doute, le calcul, les mauvaises intentions, l'aigreur et j'en passe.... elle a failli tuer en moi le plus beau : l'Espoir ! l'Idéal ! l'Humour ! le Réfléchi ! le Rire !

Cette année j'aurais pris conscience de l'Homme qui sommeillait en moi, Linda avait raison en me prédisant avant mon départ "tu auras des harpies sur le dos pendant longtemps, tu hurleras comme un Loup au clair de Lune tant tu ne seras que souffrance. Mais un jour tu t'en libéreras de la plus belle des manières et tu deviendras un Homme, un Vrai avec toutes ses dimensions ! souvent tu te diras que tu n'as pas de chance de souffrir tant, mais tu es quelqu'un d'étonnant : un moyeu social pour ton entourage distribuant sans compter Amour autour de lui, tu distribues tant autour de toi que quand tu auras des moments de doute tu te sentiras toi-même soutenu et tu n'en sortiras que plus fort et plus magnifique. Tu es quelqu'un de profondément bon et humain, les gens le ressentiront toujours à ton contact". J'en ai la chair de poule rien qu'en y pensant.... ça remonte à bien loin tout çela.... 1998...

Je me souviens de cette amie avec qui j'ai entretenu une relation assez ambigue, qui m’avait fait le plus beau compliment lorsque je lui lâchais la main la veille de mon départ « tu es quelqu’un qu’on gagne énormément à connaître K...., tu m’auras énormément apporté, tu es quelqu'un d'étrange et de particulier, une protection à toi tout seul… tu es l'Homme à qui j'aurais confié l'éducation de mes enfants les yeux fermés ». J'ai toujours été sincère, je n'ai jamais joué avec les sentiments des autres.... ça n'était pas Elle....

C'est bien une période spirituelle ascendante puissante que je vis là... ce qui la rend plus belle c'est qu'elle est entièrement dans le champ de mon conscient... Attention à la chute... si c'est aux pieds magnifiques de quelqu'un qui me ressemble et de célibataire je demanderai à m'écraser comme un fruit pourri ! violemment et avec un bruit sourd... :) Ploc !

Merci le Phénicien de clore toute une suite d'énergie positive :) Au moment où je m'y attendais le moins... je te promets que je viendrai voir ton Pays. Souhaite moi de rester toujours aussi Zen que je ne le suis actuellement.