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Être réaliste, c'est préférer une réforme modeste, qui en permet une autre, à un miracle impossible.
Identité pseudo-virtuelle
Taille : 1m74 Poids : 69 kilos Age : 31 ans Signe zodiacal : Lion Signe chinois : Tigre Signe arabe : Masse de fer Trait de caractère : Perséverance Sentiment : Sincérité Humour : Auto-dérision Surnom : Taré, Double-tête, Yoda, Le Sage, Homère Simpson, l'Extraterrestre Element : Feu Couleur : Vert Mot : Anagramme Roman : Le portrait de Dorian Gray (Oscar Wilde) Conte : Le petit poucet Film : Usual Suspects Musicien/Interprete : Freddie Mercury Chanson : With or without you (U2) Acteur : Robin Williams Actrice : Marie-Josée Croze Réalisateur : Akira Kurosawa Jeu : échecs Art : Littérature Personnage : Gatsby Rêve : Rêve éveillé Prémonition : Protection Epice : Cannelle Animal : Grenouille Arbre : Saule pleureur
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Les pérégrinations d'un chinois en chine
Chapitre Un
--> Le dècès
J’avais redouté cet instant depuis plusieurs années, mais il arrive enfin… J’embarque dans deux heures pour A.... ma ville de naissance, j’ai tant redouté cet instant mais la fatalité a fait que je ne pouvais encore repousser cet instant tant craint, les événements avaient choisi pour moi : ça ne sera pas durant un congé estival ou des vacances.
J’embarque pour A.... dans l’urgence, un coup de fil de la veille m’a fait me décider très vite, Mehdi est mort. J’ai toujours eu peur de cet instant où je devais remarcher sur mes pas, retrouver la ville de mon enfance : cette ville que je n’ai pas vu depuis plus de douze ans. Beaucoup de sentiments m’assaillent tel des vagues prenant d’assaut un phare perdu au milieu de la tempête. Je savais que je devais y retourner tôt ou tard, le meurtrier retourne toujours sur ses pas : l’exilé aussi. Je pensais que ça devait être pour une tâche pénible comme les funérailles d’un de mes parents mais le destin choisi toujours un chemin tortueux, il s’ingénie à toujours prendre de court sa victime, je reviens à A.... pour assister aux funérailles d’un de mes amis d’enfance : sa vie prend fin au moment même où je la mienne tel un fleuve impétueux semblait s’être décidé à se calmer, à faire sien un nouveau lit : un lit de circonstance, un lit qui donne un sens à son écoulement mais qui ne résout en rien ses crues sauvages. Je n’avais pû choisir un moment pour aller revoir A...., la dame blanche s’en était occupée pour moi, depuis l’autre coté de la méditerranée elle semblait lancer une tentacule géante pour me rattraper. Le tumulte des enfants dans ce hall d’embarquement me fait sourire : Mehdi et moi n’avions pas plus de cet âge là quand nous nous rencontrâmes : cette amitié ne connut aucun écueil, ni de moments difficiles : c’était une de ces amitiés qui ne s’expliquent pas, qui se vivent. Ni mon entrée à l’université, alors que Mehdi semblait choisir une autre voie, n’avait changé quoi que ce soit entre nous. Il me suffisait de descendre le soir « el-houma » (ou au quartier) pour le trouver avec les autres garçons du voisinage : je me souviens encore de ces nuits d’été interminables qui commençaient au crépuscule. Voir ce soleil se coucher une fois encore, nous volant au passage un jour de notre jeunesse. Une jeunesse que tout le monde s’accorde encore à dire sacrifiée, mais on n’en avait cure à l’époque : un sentiment de force nous réunissait tous dans cette obscurité naissante du quartier de Telemly. On refaisait le monde à n’en plus finir jusqu’au crépuscule… Je souris aux paroles inquiètes de Natasha apprenant mon départ précipité : « tu devrais attendre que la situation se calme », les médias semblaient encore se déchaîner sur les événements troublant l’A…. : l’incurie de nos dirigeants ne semblaient connaître aucune fin. Il est de ces obligations qu’un homme ne peut oublier, le décès d’un ami d’enfance en fait partie. Ce sont des mécanismes ancrés en nous qui ne souffrent d’aucune discussion. Il n’en existe d’autres que j’ai pourtant refusé de m’y soumettre : le rituel de l’exilé. A chacune de mes rencontres avec une de mes anciennes relations, vivant de par le monde, on m’avait exhorté de rentrer le plus tôt, régulièrement même : « tu ne reconnaîtras plus rien.. il faudrait que tu rentres au moins tous les deux ans » qu’ils disaient. Le tourbillon sentimental avec ma compagne actuelle, m’avait fait connaître tant de moments à jamais gravés dans mon inconscient, comme un sceau profondément frappé, que je n’avais pensé à prendre le temps de souffler, de penser à revenir sur mes pas. Les années avaient passé, les relations avec les miens se bornant à des communications téléphoniques, des conversations se limitant à l’essentiel sans jamais avoir le temps d’aborder autre chose. Tant de questions surgissent continuellement de la nuit qui a assombri à jamais ma vie d’avant : « que sont-ils devenus ? », « que sont devenus ces endroits que j’avais tant connu ? ». Certains les appellent les fantômes du passé, Je ne cherchais aucune réponse, mais j’étais sûr que tôt ou tard j’aurais tout le dénouement. Mehdi était mort, une vie qui s’achève, une vie qui a croisé la mienne à un moment donné. Cette même vie nous a séparé et nous savions depuis longtemps que ça allait se passer ainsi. Des scènes de ma vie réapparaissent, de ces moments fugaces que la vie distille et que l’on ne retrouve jamais ensuite, ils s’envolent, tels des volutes de fumées qui disparaissent au loin, remplacés par d’autres volutes, différentes, un cycle sans fin qu’on a stupidement appelé la vie. Et ce que l’on garde ce sont toutes ces images sans matière qui restent au fond de nous, à attendre de resurgir jusqu’à ce qu’une blessure vienne rouvrir la cicatrice. Je revois Mehdi me posant une drôle de question de la part d’un ami masculin, les jeunes a…iens baignant dans un machisme qui interdit à quiconque un élan de sentiments vers quelqu’un du même sexe. « crois-tu qu’on sera amis pour toujours ? qu’on pourra faire durer cette amitié ? ». La question semblait banale et sans réponse, pour des jeunes de cette époque là, où aucun avenir ne semblait tracé et en lequel on ne pouvait croire sans tomber un jour de haut. Je lui avais répondu qu’avec le pays dans lequel nous vivions, on ne pouvait mourir que chez ses parents, dans ce quartier, sous les nuits étoilées. Il ne pouvait en être autrement. J’avais rêvé toute ma vie de pouvoir quitter ma terre natale, de pouvoir mener ma vie loin de ce tumulte de fer et de sang que fut l’A…… de la période noire des années 92-96, avoir cette liberté de fuir cette terre qui semblait maudite. Ce rêve si dérisoire pour d’autres nés « du bon côté de la barrière » était le mirage de toute une génération, une génération pétrifiée jusqu’au moment ultime ou pour certains un signe du destin semblait changer ces statues de sel en hommes décidés et capables de tous les sacrifices. La vie sourit aux audacieux, mais pour cette génération qui semblait sacrifiée l’audace ne pouvait rien faire face à ces signes du destin qui ne trompent pas. Ce signe qui pour certains ne vient jamais. Combien d’amis j’ai laissé derrière moi…Mehdi mon ami…pardonne moi La voix de l’hôtesse me sortit de ma torpeur : « les voyageurs à destination d’A.... sont priés de s’avancer avec leurs billets à la porte 4 », A....… A.... qu’on appela la blanche, A.... qu’on quitta dans des bateaux à la hâte, A.... qu’on pleure jusqu’à maintenant telle la complainte d’une veuve à jamais éplorée. Tant de visages me reviennent à l’esprit, sortis tout droit d’un néant qui a duré plus d’une décennie. Des visages qui furent si chers et qui se limitèrent avec le temps à une voix au téléphone ou une photographie. C’est curieux à quel point je ressens que ma vie a commencé ce jour où j’ai rencontré cette femme, ce fut le début de ma vie et c’est tout ce dont je me souviens le plus clairement. Ce fut si soudain, si intense que cela avait tout englouti, doucement mais sûrement telle une pluie d’automne, sans s’arrêter et sans changer de rythme. Je ne regrette rien, cette femme m’a tant apporté, elle m’a réappris à vivre, à croire en un lendemain, à lever ma tête et faire face à mon destin. Moi qui marchait tête baissée, sans but et sans force, j’ai appris à rêver et à marcher vers mes rêves : fixant un mirage, un mirage qui guide mes pas et en faisant tout pour qu’il se matérialise un jour. Toute cette rancœur, ces désillusions ont disparu, laissant place au sourire et à la joie de vivre qui illuminaient son visage. Je suivais la file des passagers s’engouffrant dans le couloir d’embarquement, je traînais les pas la file se faisant de plus en plus dense à l’entrée de l’avion. Je cherchais mon siège priant intérieurement que je n’aie aucun voisin. Le moment était opportun pour que je lise en moi et affronte mes derniers démons qui semblent vivre leurs ultimes instants. Cette profondeur d’âme dont elle faisait preuve depuis presque plus de sept ans de vie commune, je l’avait tant connue durant toutes ces années avant de l’avoir rencontré, ça en avait été presque ma raison de vivre. Affronter les tréfonds de mon âme ne me fut pas quelque chose de facile, surtout à certaines périodes de ma vie, pourtant je m’étais promis de recouvrir tout cela d’un catafalque à jamais scellé au moment même où j’avais lu dans mon cœur que je l’aimais au-delà de tout ce qu’un cœur de vieil post-adolescent pouvait imaginer. Je n’était point encore un homme lorsque je l’avais rencontré. J’ai appris à le devenir auprès d’elle durant toutes ces années où nos âmes se mirent au diapason en une partition qui devint de plus en plus harmonieuse. On se connut à une phase particulière de nos deux vies : celle où on se cherche une voie. Pour moi, cela coïncidait avec ma venue en France, pour elle ce fut le moment où elle coupa le cordon ombilical qui la liait à ses parents. Les événements s’étaient déchaînés sur nous avec une telle violence qu’on s’était agrippé l’un à l’autre comme des naufragés au milieu d’une mer déchaînée. J’avait mis tellement de temps à lire en elle, à déchiffrer tous ces mécanismes qui faisaient qu’elle était « elle », à reconstituer toutes ses partitions indéchiffrables juste à l’oreille. Les choses avaient fini par se calmer, je ne pouvait m’imaginer ma vie loin de cette femme, elle représentait tant cette havre de paix que j’attendais depuis toujours.. Je cherche ma place, une hôtesse m’accueille d’un « bienvenu à bord Monsieur », j’ai cru un instant qu’elle parlait avec quelqu’un derrière moi. Non le monsieur c’est bien moi. Ca n’est plus « jeune » ou « kho* », je suis tellement pris de court que je me contente de lui sourire bêtement. Je cherche ma place, un enfant assez agité semble l’avoir prise, je cherche des yeux ses parents. « Tu peux t’asseoir à côté jeune » me fit une voix derrière les sièges. » « Oui mais ma place est bien la 14b, je ne voudrais pas prendre la place de quelqu’un d’autre ». Il me semblait avoir sorti une énormité digne d’un comique. La maman, un moment effaré, me rétorqua « mon fils tout le monde s’assied là où il peut, tu peux t’asseoir à coté de mon enfant, la place est libre ». Quelqu’un me toucha le bras doucement, réalisant ma gêne, c’était une jeune femme à la trentaine bien entamée. « Vous pouvez vous asseoir ici, la place est libre ». la voix était douce et basse, trop content de me réfugier dans ce vouvoiement, je prenais la place sans demander mon reste. L'avion pouvait enfin décoller. * "kho" abréviation de "khoya" : mon frère Ecrit par Mandala, le Lundi 18 Avril 2005, 15:26 dans la rubrique "Mon pseudo-roman".
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