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Pensée de la semaine
Être réaliste, c'est préférer une réforme modeste, qui en permet une autre, à un miracle impossible.
Identité pseudo-virtuelle
Taille : 1m74 Poids : 69 kilos Age : 31 ans Signe zodiacal : Lion Signe chinois : Tigre Signe arabe : Masse de fer Trait de caractère : Perséverance Sentiment : Sincérité Humour : Auto-dérision Surnom : Taré, Double-tête, Yoda, Le Sage, Homère Simpson, l'Extraterrestre Element : Feu Couleur : Vert Mot : Anagramme Roman : Le portrait de Dorian Gray (Oscar Wilde) Conte : Le petit poucet Film : Usual Suspects Musicien/Interprete : Freddie Mercury Chanson : With or without you (U2) Acteur : Robin Williams Actrice : Marie-Josée Croze Réalisateur : Akira Kurosawa Jeu : échecs Art : Littérature Personnage : Gatsby Rêve : Rêve éveillé Prémonition : Protection Epice : Cannelle Animal : Grenouille Arbre : Saule pleureur
Session
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Les pérégrinations d'un chinois en chine
Chapitre deux
--> Le retour
Je me mis de la musique dans les oreilles, la musique fut souvent un refuge lorsque je gravissais les sentiers de mon évolution. A l’adolescence j’étais un enfant introverti et inhibé, se poser des questions sur mon être était une quête incessante. L’âge adulte pointant son nez, je partais en une recherche furieuse de l’humanité des gens autour de moi. Je me revois encore à découvrir le fond de l’âme de mes cousins et cousines, camarades d'études ou amis du voisinage, à leur poser moult questions sur ce qu’ils vécurent, sont et veulent devenir. La période où l’on se cherche à travers les autres... La musique pris un autre sens pour moi durant ma vie à T……., elle faisait fonction de douce réminiscence lorsque l’exil était bien trop dur. Une manière de se souvenir de ses sources lorsqu’on se retrouvait tiraillé tel un écartelé supplicié entre deux mondes, deux cultures et surtout deux modes de vie. Ce fut souvent le cas dans les pires moments de mon couple. Curieusement, le flot de musique déversait une chanson particulière à mes yeux, une chanson que l’occident découvrit par un artiste interprète local alors que le compositeur originel natif de mon pays mourut dans le dénuement le plus total. La vie peut être parfois une amante sans pitié, se donnant à certains et se refusant obstinément à d’autres. J’écoutais la chanson « ya rayyah » ou « à toi celui qui part », cette chanson revêt une émotion singulière à mes yeux à chaque fois que je l'écoute. Je me souviens des paroles de mon frère, premier exilé de ma famille qui me disait que cette chanson l’avait fait pleurer moult fois durant les moments difficiles. Adolescent, impétueux et plein d’immaturité, je ne pouvais comprendre, jusqu'à ces instants de ma vie où je ressentais ces mots dans ma propre chair. Combien de fois j’avais pleuré comme un damné en écoutant ses paroles si mélancoliques et tellement vraies : « à toi qui part où vas-tu en exil, tu t'en iras, tu en auras assez et tu reviendras ! combien avant toi et moi, partirent et n'eurent que des remords ! combien de pays et de contrées ai-je vu avant toi ? à toi l'absent dans le pays des autres, combien tu souffriras à te battre en vain ». cette chanson qui fit danser l’occident presque en entier était pourtant une chanson aussi triste que la pierre, c’était bien une chance de ne pas en comprendre les paroles. Je ressentais chaque mot comme un cou de fouet faisant ébranler tout mon corps. Elle faisait ressurgir devant moi ma vie de funambule, le dilemme perpétuel de l’exilé : avancer ou reculer. Avancer pour arriver de l'autre côté ou reculer en risquant de tomber dans le vide. Parfois ma volonté se fissurait me laissant dans l’abattement le plus total, en d’autres moments tout mon être s’érigeait furieusement tel un naufragé loin du rivage qui s’acharnerait à nager vers la plage même s’il ne la voyait que grâce à son imagination. J’avais enfin compris ce que voulait dire mon frère. La dame qui m'avait abordé semblait me regarder avec insistance, je lui souriais gentiment pour la décider à me parler. Elle devait avoir pas loin de la quarantaine, semblait célibataire et complètement émancipée. Son visage avait quelque chose de figé, comme si une ombre de résignation s'était posé dessus. Les choses ne devaient pas avoir changées au pays, le célibat d'une femme devait être encore un chemin de croix. "Dites-moi, ça fait très longtemps que vous n'êtes pas rentré, pas vrai ?" la question semblait être posée naturellement et la réponse ne souffrait d'aucune contradiction. Je lui répondais que cela faisait plus de 12 ans que je n'étais pas revenu en A....... Les yeux ronds de mon interlocutrice laissèrent fuser une question spontanée "si longtemps, mais pourquoi ?". Je commençais à me sentir mal à l'aise sur mon siège, j'avais du mal avec la barrière de l'intimité. Je se souvenait combien cette barrière là n'existait pas dans ma culture originelle, on se disait tout tant qu'on n'avait rien à cacher aux autres. Je ne fonctionnais plus ainsi. Je me contentais de faire une moue résignée. La dame vit mon malaise, elle n'insista pas. Je remis ma musique dans les oreilles. Je tâtais les poches intérieure de mon costume, je trouvais une petit feuille pliée en quatre. Je souriais à l’idée qu’elle ait pu mettre ce mot la veille de mon départ, certainement lorsque je dormait. Elle adore me regarder dormir, le visage détendu, tous les muscles au repos. C’était un jeu entre-nous, institué durant tous les voyages à travers l'Europe qui m’éloignaient d’elle, elle s’ingéniait à me laisser un mot doux ou un écrit à moi. J’ouvrais la petite feuille, cette fois-ci c’était un de mes textes, écris sûrement durant un moment difficile : il était intitulé « Tout est évanescent : ce qui dure… » « Le sourire d'une femme, Une épreuve de la vie, Le regard d'un nouveau-né, Ce qui dure ce sont toutes ces choses de nous qu'on laisse dans le coeur des autres, Cette expression tout le monde me la connaissait depuis toujours : "tout est évanescent…" Je me souviens nettement de l’évènement de ma vie qui l’a gravée à jamais dans mon esprit. La disparition stupide d’un autre ami cher, lorsque j'étais post-adolescent, encore un fantôme du passé : Amine… Il était orphelin dans une société où la place du Père ne se remplace pas, il fut mon ami tout comme son Père fut l'ami du mien. Il avait le regard d'un enfant tout plein d'innocence, le rire timide et désarmant tels ceux d'un ange. Il existait entre nous une douce émulation, durant toutes ses années où nous partageâmes la même vie et le même chemin de la connaissance. Amine était un adversaire scolaire coriace mais jamais méchant, je me souviens toujours de son regard furieux et de son visage écarlate quand je lui passais devant durant les examens, il savait toujours être bon perdant et me félicitait sincèrement, même si on était momentanément brouillés. Il était aussi malchanceux qu'un poissard à qui rien ne sourit mais pourtant il gardait sa bonhommie tout le temps et tendait volontiers l'autre joue en attendant. Il était bien plus pur et droit que nous tous réunis de la bande d’amis et on ne le savait que trop bien nous tous qui n'étions pas encore finis. Amine échappa à son destin une première fois et lorsque je le mis en garde, il me décocha de ces regards qu'on n'oublie pas, il me dit "Ne craint rien, les pires d'entre nous ne sont vont pas, alors c'est sûr, je resterai ici-bas". J'avais beau tenter de le convaincre, il n'écoutât rien. Parfois la place d'un Père chez soi ne s'improvise pas, surtout lorsqu'on est juste post-adolescent et surtout orphelin... Il avait tort et son destin le prouva, il perdit la vie à la fleur de l'âge, l'âge où tout est possible et où tout normalement vous souris. Une émanation de carbone dans sa salle de bains, il mourût noyé ... Il y a une douzaine d'années tu nous as quitté et ton souvenir ne nous quittera pas, il est bien difficile de voir combien on n'est rien, surtout à un âge où l'on voit de ses propres yeux, que la seule chose qui ramène notre corps à la terre est un linceul blanc immaculé, qui nous réduit à si peu de choses dans la vie. Il y a une douzaine d'années déjà tu la perdit ta vie, cette douleur que je ne voulais obstinément pas voir a mis plus d'un an à me rattraper, elle me submergea furieusement telle une vague de douleur courrant derrière moi. Jusqu'à aujourd'hui ça reste à jamais une cicatrice qui ne se fermera pas. Parfois je me demande ce que tu aurais fais de ton existence, mais la réponse est cette absence qui n'en finit pas et ce sourire dans un rêve, qui me dit qu'avec cette disparition prématurée tu ne changeras pas, à la différence de moi qui ait du devenir un Homme. Repose en paix très cher Ami, où que je sois je penserai à toi. Tu avais bien raison, tu ne t'en es jamais allé. Tu restes au fond de moi. Tout est évanescent…. Voilà encore un pélerinage dans le parcours du retour de l'enfant prodigue : rendre visite à son Frère puiné Farid qu'il affectionnait tant et à sa Mère.... Ecrit par Mandala, le Lundi 18 Avril 2005, 17:34 dans la rubrique "Mon pseudo-roman".
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